Récemment, le Laboratoire Français de Gemmologie (LFG) a reçu un colis de près de 100 perles soumises comme perles naturelles de Pinctada maculata. Le propriétaire (Bruno Arrighi, Croissy Pacific) a précisé qu'il avait personnellement récupéré le colis en Polynésie française au cours de l'année écoulée (figure 1).

Pinctada maculata est un mollusque bivalve (figure 2) présent dans l'océan Pacifique, notamment près de la Polynésie française et des îles Cook, qui peut produire des perles rares « poe pipi » (plus connues sous le nom de « pipi »). Il y a eu plusieurs tentatives infructueuses dans les années 1950 pour produire des spécimens de pipi de culture. Aujourd'hui, toutes ces perles sont considérées comme naturelles.

Différentes techniques sont utilisées pour trouver les perles. Dans une méthode, les plongeurs ramassent les plus gros coquillages de Pinctada maculata, puis les laissent sur la plage dans des seaux remplis d'eau salée pour qu'ils se putréfient. Trois jours plus tard, les coquilles sont sélectionnées et seules les valves à cloques sont conservées. Au fond du seau, on peut parfois trouver quelques perles naturelles. Le kakaro (en langue Paumotuan) est considéré comme la technique la plus ancienne pour obtenir des perles pipi. Pendant la plongée, les plus gros coquillages sont ouverts directement sous l'eau pour localiser les perles.

La plupart des perles pipi vont de l'orange au crème, au gris et au blanc, mais la couleur typique et la plus recherchée est une couleur dorée profonde. La taille des perles varie généralement de 1 à 4 mm. La perle au premier plan de la figure 1 a l'une des meilleures couleurs dorées possibles. Il s'agit d'un spécimen exceptionnellement grand mesurant 9,6 mm de diamètre, que les contributeurs considèrent comme la plus grande taille documentée pour une perle de pipi.

La microradiographie révèle des structures internes typiques des perles naturelles : empilement en forme d'oignon de couches d'aragonite éventuellement contenant un noyau calcitique. Bien que la diffusion Raman, la réflectance UV-visible ou la spectrométrie de luminescence UV aient aidé à identifier les espèces de mollusques dans certains cas, les résultats préliminaires avec Pinctada maculata ne sont toujours pas concluants. Il n'est donc pas possible d'identifier avec certitude le mollusque exact d'où proviennent ces perles.

Source : GIA.edu